Langage des Mouches & Langage des Éventails

Si l’usage des mouches était déjà connu au XVIIème siècle, et faisait l’objet d’un langage bien précis, c’est au XVIIIème siècle qu’elles vont devenir les symboles de la parure. Elles portaient toutes des noms :

Près de l’œil, elle se nomme assassine ou passionnée.
Au coin de la bouche, c’est la baiseuse.
Sous la lèvre, elle devient friponne ou coquette.
Sur le nez, effrontée ou gaillarde.
Sur le front, la majestueuse
Sur la joue, c’est la galante.
Sur une ride, dans le creux du sourire , elle est enjouée.
Sur la poitrine, c’est la généreuse.
Sur un bouton, la receleuse.
Ou bien sur le menton, ne serait-ce point la discrète ?

Il semble, d’après un lecteur* bien documenté, que le Langage de l’Eventail soit en fait une invention du XIXème siècle … propagée notamment par la succursale londonienne de la Maison Duvelleroy (fondée en 1827), et à laquelle la citation ci-dessous devait rendre hommage :

Le tenir dans la main droite face au visage : Suivez-moi.
Le tenir dans la main gauche face au visage : Je désire un entretien.
Le poser contre l’oreille gauche : Je désire que vous me laissiez tranquille.
Le glisser sur le front : Vous avez changé.
Le faire tournoyer dans la main gauche : Nous sommes surveillés.
Le tenir dans la main droite : Vous êtes entreprenant
Le faire glisser dans la main : Je vous hais.
Le faire tournoyer dans la main droite : J’aime quelqu’un d’autre.
Le faire glisser sur la joue et le poser sur le menton : Je vous aime.
Le présenter fermé : M’aimez-vous ?
Le faire glisser devant les yeux : Je suis désolée.
Toucher l’extrémité du doigt : Je désire vous parler !
Le poser immobile sur la joue droite : Oui.
Le poser immobile sur la joue gauche : Non.
Ouvrir et fermer : Vous êtes cruel
Le laisser pendre : Nous resterons amis.
S’éventer lentement : Je suis mariée.
S’éventer rapidement : Je suis fiancée.
Le poser sur les lèvres : Embrassez-moi.
Ouvert et immobile : Attendez-moi.
Le porter ouvert dans la main gauche : Venez me parler.
Le placer derrière la tête : Ne m’oubliez pas.

extrait de »L’éventail à tous vents » (Louvre des Antiquaires, Paris 1989).

... *merci à l’auteur de la « Place de l’Eventail «  pour son insistance à nous faire corriger cette page !